Réunion Buse #2 : Travailleur·euses, Étudiant·es : même combat

26/02/2021

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Le 26 décembre 2021, La Buse a organisé une nouvelle rencontre en ligne entre travailleur⋅euses de l'art et étudiant·es. La vidéo est ici, mais si vous préférez lire OKLM, voici le compte rendu.

Déroulé :

* Dans un premier temps, des partages d'initiatives et d'expériences de luttes de plusieurs collectifs et individu·es.

Comment (ré)agir sans faire partie d'un collectif ?
- Silina Syan (Villa Arson)
- Lila et Ben (Académie des Beaux-Arts de Tournai)

Des groupes agissant directement au sein de leur école d'art :
- Isbasta (Besançon)
- Balance ton école d'art Marseille
- Eclatons la bulle (Lyon)

Des groupes de luttes sortis de l'école ou agissant à un niveau plus général :
- Les mots de trop
- Revue Show
- BlackFlower
- Engagement Arts (Belgique)

* Suivit d'une discussion collective : Quelles actions mener pour plus d'impacts ? Comment continuer à agir dans ces écoles une fois diplômé·es ? Comment ces expériences peuvent justement préparer à la sortie de l'école et l'arrivée dans un milieu de travail dans lequel les discriminations et rapports de domination existent toujours ?
Comment se mutualiser et créer des outils concrets ?


Introduction
par Emmanuel de La Buse

Présentation des autres personnes de La Buse qui sont présentes et leur rôle (Caroline à la prise de note, Émilie aux questions dans le chat, Laure à la coordination et à la technique)
Présentation du déroulé avec en première partie les témoignages des participan·tes, et en seconde partie un débat ouvert.

Présentation de La Buse
La Buse est un groupe de travailleur·euses de l'art, né en 2018, qui interroge le milieu de l'art en tant que milieu de travail. La Buse questionne le système économique de l'art, ses dispositifs de rémunération, ses droits sociaux, ses statuts, mais aussi les abus qui y ont lieu, que ça soit des comportements déplacés de type sexuel ou moral, des discriminations de genre ou raciale, du travail gratuit, etc. Il y a quelques mois, La Buse a lancé une plateforme de visibilisation des pratiques abusives sur laquelle il est possible de témoigner de toutes sortes de situations abusives dans le milieu de l'art, ainsi que dans les écoles d'art. La plateforme est sécurisée et les témoignages restent confidentiels. La Buse peut apporter différents types de soutien en fonction des cas et avec l'aide de ses partenaires. Il peut s'agir d'un soutien moral, juridique, médiatique, etc. En plus de ce soutien, la centralisation des informations permet de rendre compte du côté systémique de ces problèmes. Car comme nous le voyons aujourd'hui, c'est un système entier qui est à repenser.

Plateforme sécurisée de visibilisation des pratiques abusives et site internet de La Buse

Cette réunion est la seconde réunion publique en visio que La Buse organise. En décembre, La Buse avait fait un tour des aides de l'État en direction des artiste-auteur·ices depuis le début de la crise du Covid, accompagné des expériences de luttes de différentes travailleur·euses de l'art : le collectif des œuvrières (installateur.rices d'œuvres d'art) ; une membre de jury de commissions ; les vacataires de Paris Musée ; les vacataires de la BPI ; les animateur·rices de Beaubourg ; et ensuite la présentation de possibles alternatives d'auto-organisation : les mutuelles et les SCOP.

Réunion publique du 3 décembre 2020 : "Ce que nous avons, ce que nous voulons"

Points communs entre étudian·tes et travailleur·euses de l'art = précarité et invisibilisation de cette précarité.
Élargir ces préoccupations hors des frontières françaises, contexte proche francophone pour cette première réunion.

1) Présentations des intervenant·es

Lila et Ben
Étudiant·es à l'Académie des Beaux-Arts de Tournai. Pas école très active au niveau du combat sur les discriminations. Pour le 8 mars 2020, iels ont organisé un atelier pour recueillir des témoignages sous forme de prises de parole libre, puis de collages dans la semaine qui a suivit sur les violences sexistes et les violences de genre. La direction avait donné son accord pour cet événement. Deux jours après la session collage, tous les témoignages ont été enlevés. Un communiqué a été fait pour parler de la violence d'enlever les témoignages. Réponse signée de la direction qui justifie l'enlèvement du fait de l'absence d'anonymat, de l'orthographe et de la syntaxe. Soutien de ces témoignages par des professeur·es et des personnes qui avaient témoignées, suivie d'une conversation avec professeur·es et directeur qui a fini par s'excuser.

Question d'Emmanuel = Est-ce que cela a amené un changement dans l'école ?
Réponse de Lila et Ben = Le confinement est arrivé juste après, ce qui a cassé l'élan. Mais se poursuit aujourd'hui un peu dans et hors de l'école.

Silina
Étudiante à la Villa Arson pendant 5 ans. Problèmes avec l'administration souvent discutés. Évolution avec le nouveau directeur, et un sondage pour faire un état des lieux des problèmes dans l'école a permis une prise de conscience.
Problèmes avec les autres étudiant·es, notamment au moment de l'écriture de son mémoire. Soutien pédagogique très bon, mais beaucoup d'attaques de la part des autres étudiant·es sur la question de l'appropriation culturelle (le sujet du mémoire). Traitée d'islamo-gauchiste et de séparatiste, trouve dommage que l'on ne parle pas de cela dans les enseignements pédagogiques. Beaucoup de problèmes inter-étudiant·es (agressions sexuelles par exemple). Difficile de trouver à qui parler quand cela arrive. La solution qu'elle a trouvée a été de fuir l'école, de rentrer à Paris et de sortir du milieu de l'école.

Chat = Pierre de l'école d'architecture de Marseille qui témoigne aussi de problèmes inter-élèves.
Léonore = Problème aussi avec un étudiant de la Villa Arson.

Isbasta
Collectif formé suite au #balancetonecoledart de Besançon pour continuer le dialogue pour la mise en œuvre d'une école plus saine. Abus de pouvoir de la part de l'administration et de la direction. Isbasta mène des ateliers au sein de l'école et un info kiosque pour maintenir le dialogue. Mauvaise réaction de la part de la direction à Besançon (mise en doute de la véracité des témoignages).

Question d'Emmanuel = Quels sont les rapports actuels avec l'administration ? Les workshops sont-ils validés par l'école ?
Réponse d'Isbasta = Rien n'est vraiment déclaré pour des raisons sanitaires et permettre de mélanger les groupes.
Emmanuel = L'administration connaît les personnes qui sont dans le collectif => problème avec l'administration ?
Réponse d'Isbasta = Pression de la part des professeur·es sur les étudiant·es plus militant·es ou plus engagé·es.
But du collectif = Faire de la pédagogie au sein de l'école sur les sujets entamés par #balancetonecoled'art.
Isbasta a le sentiment qu'on les accuse de détruire l'école, de casser l'ambiance. Mouvement pas extrêmement suivi par les autres étudiant·es. Iels attendent les résultats de l'enquête lancée par la mairie.

Intervention de Jérémy = Étudiant à Quimper et dans le CA de l'Andéa, demande s'il y a des nouvelles de l'enquête interne à Besançon, inquiet de ne pas avoir de nouvelles.
Réponse d'Isbasta = Plusieurs enquêtes en cours.

Compte Instagram Isbasta

Balance ton école d'art Marseille
Création suite à l'action à l'École des Beaux-Arts de Besançon, et en dehors de l'administration, car ça ne donnait rien de travailler avec elle. Dénoncer ce qu'il se passe dans leur école. Publication de témoignages avec l'autorisation des témoignant·es.
Au sein de l'école, il y a Collège Zéro discrimination = 1 professeur·e et quelques personnes de l'administration. Se demandent s'il faudrait y avoir des étudiant·es dans ce Collège (et donc briser l'anonymat de celleux qui font partie de Balance ton école d'art).
Problème de conflits d'intérêts entre élèves qui témoignent et professeur·es qui valident ou non les diplômes. Les agresseurs principaux dans l'école sont des professeurs. Donc problèmes à intégrer le Collège Zéro discrimination car pas sûr·es de pouvoir travailler avec leurs agresseurs sereinement.
Beaucoup de maladresse de la part de l'administration. Anonymat pour se protéger et protéger les témoignant·es. Aucune efficacité de la part de l'école pour protéger les témoignant·es. Manque de confiance qui empêche de travailler avec ce Collège. Questionnaires sur Instagram.

Compte Instagram Balance ton École d'Art Marseille

Éclatons la bulle
Groupe créé il y a deux ans pour avoir un espace de discussion sur les discriminations dans l'école et fédérer des actions militantes. Espace d'affichage dans l'école. Référencement des groupes militants. Affiches (création et affichage hors de l'école). Lien avec Art En Grève Lyon. Départ en manifestation depuis les Beaux-Arts de Lyon pour rejoindre les cortèges. Volonté de fédérer et rencontrer des élèves et casser la hiérarchie entre les différentes années.
Arrêt avec le confinement pour éviter une charge mentale en plus. Prochaine AG dans les prochaines semaines. Créer un syndicat étudiant pour faire un lien avec les technicien·nes de l'école et avoir plus de poids dans l'école. Charte équité qui a été écrite (par le collectif CyberSistas) il y a deux ans pour une école plus inclusive mais pas encore vraiment appliquée.

Lila et Ben s'étonnent que ce soit légal qu'il n'y ait pas de syndicat dans les écoles.
Pour être syndiqué·e, il faut être travailleur·euse, or les étudiant·es ne sont pas des travailleur·euses (précise Pierre).

Action Eclatons la bulle et Art en Grève Lyon pendant la Biennale de Lyon

Les mots de trop
Collectif qui n'est pas vraiment un collectif, car elles sont 3, sans vocation de s'agrandir pour l'instant. Projet au départ qui ne devait pas prendre une telle ampleur. Témoins ou victimes de discrimination à l'ESAD de Rennes par un ras-le-bol général. Collecte et publication de témoignages. Elles ont ressenti le besoin de libérer la parole pour briser le silence. Méthode d'affichage accompagnée d'une sensibilisation pour expliquer ce que sont les violences que l'on peut subir et que cela n'est pas normal. Affiches = 4 formats A3 pour quatre écoles / témoignages différents et montrer le côté systémique des discriminations dans les écoles. Liens avec la direction qui a du mal à reconnaître la réalité des témoignages (manque de preuve, affaires prétendument classées). Retournement de situation avec la publication du site. L'école est maintenant fière du travail des étudiantes ("c'est un beau projet"). L'école se sert de ce projet comme d'une vitrine en prétendant être concernée par ces questions. Le projet a pris de l'ampleur sur internet + page Instagram pour diffuser leur travail avec un gros afflux de témoignages. Veulent analyser leurs données (type de discrimination, nom de l'école, etc.) Workshop en début d'année pour dire aux nouveaux·lles arrivant·es qu'iels vont subir des discrimination, mais qu'iels ont le droit de dire que ce n'est pas normal et de ne pas les accepter. Début de la remise en question, et majoritairement grâce à des initiatives étudiantes. Responsabilité liée à la réception de ces témoignages. Administration des écoles qui demandent des informations sur les témoignant·es. Témoignages reçus de personnes qui ne veulent pas les rendre publics, mais cherchent à un accompagnement psychologique pour les diriger vers des associations.

Réaction dans le Chat : "N'hésite pas à appeler allodiscrim-sexisme, celleux qui répondent sont un cabinet d'avocats"

Allodiscrim

Site internet Les Mots de Trop
Compte Instagram Les Mots de Trop

Revue Show
Collectif à géométrie variable autour d'un projet de revue à L'ENSAPC (Cergy) après 1 an de mobilisation suite à une absence de direction à l'école, ce qui a soulevé des questions sur les modes de recrutements et les rapports hiérarchiques et de pouvoir. Beaucoup de textes écrits, donc volonté de transmettre leurs réflexions (archive). Publication de témoignages, de poésie, contenus qui ont pour but de produire une pensée critique sur les conditions d'apprentissage dans les écoles d'art et des outils d'autodéfense pour les étudiant·es. Questions économiques (précarité des étudiant·es). Tout le monde peut proposer du contenu. Pas de calendrier, publication quand c'est prêt. Espace pour la parole étudiante qui leur semblait manquer. Créer une dynamique pour pousser les textes, et les retravailler. Revue Show travaille en ce moment sur le numéro 4, réunions inter-collectifs.
Revue Show représente un espace d'écoute (témoignage d'une personne du collectif qui a envoyé un texte sur la précarité étudiante pendant le confinement). Prend le relais de l'absence d'écoute et de soutien de l'administration. Plateforme qui permet des échanges et des rencontres avec d'autres collectifs sur des questions de discriminations raciales dans les écoles (décoloniser les écoles d'art). Un de ces collectifs est BlackFlower.

Site internet Revue Show
Compte Instagram Revue Show

Black Flower
Collectif qui a écrit une tribune pour répondre à un post sur l'Instagram des Beaux-Arts de Bordeaux suite à un travail d'étudiant qui leur a semblé problématique pour des personnes noires et racisées. Beaucoup d'arrogance dans la réponse de l'étudiant de l'école qui a esquivé le dialogue. Iels ont décidé de rendre cela public, qu'il était temps d'en parler, de briser le tabou de ce que produit la blanchité. Communiqué envoyé en interne à l'administration de l'école et aux professseur·es, puis rendu public. Observatoire de la liberté de création (lié à la Ligue des roits de l'Homme) a considéré que c'était un appel à la censure. Texte qui est une interpellation de l'école, texte assez long qui explique comment fonctionne le racisme et ce qui fait que l'étudiant a pu faire cette peinture sans que cela ne pose problème aux professeur·es. Sujet vaste et complexe, donc demanderait plus de temps. Invitation à lire la tribune.

Tribune BlackFlower dans Documentation.art
Compte Instagram BlackFlower

Engagement Arts
Collectif d'étudiant·es et de professeur·es formé dans le contexte MeToo en Belgique. Plateforme active dans toutes les disciplines de l'art. Réception de témoignages de discriminations. Témoignages qui viennent beaucoup des écoles. Sexisme, racisme, remarques sur la sexualité. E-mail envoyé à toutes les écoles belges pour présenter Engagement Arts et offrir leurs connaissances et savoir-faire pour aider dans la conversation avec les étudiant·es. Engagement Arts n'a pas eu beaucoup de réponses de la part des écoles. L'entrée dans l'école ne peut passer que par les directeur·rices et compliqué de passer directement par les étudiant·es. Mentalité qui n'écoute pas vraiment la génération qui verbalise les problèmes qu'elle rencontre. Les mêmes non-arguments reviennent toujours lors des entretiens. Par exemple : isolation de la personne qui témoigne "vous êtes la seule dans ce cas", ou absence de preuve, ou le problème vient de vous, ou direction qui décide de la tenue de la conversation et veut préserver l'identité pédagogique de l'école et donc impossibilité de casser un groupe homogène majoritaire (masculin, blanc, etc.), ou encore processus d'apprentissage qui prépare à ce qui attend les étudiant·es à la vie, ou si le contenu du cours est critiqué, la personne répond qu'elle ne peut pas parler de ce qu'elle ne connaît pas. Et maintenant excuse de la pandémie qui rend le travail difficile. Rhétorique quasi politique qui doit être développée face aux écoles et à leur direction / administration.

Site internet Engagement Arts
Compte Instagram Engagement Arts


2) Débat - discussion

Emmanuel = Comment donner du poids à nos revendications ? Comment faire en sorte que ces violences soient réellement prises en compte par l'institution et l'administration ? Comment s'organiser à la sortie de l'école pour continuer à agir ?

Sophie Les mots de trop = Précise qu'elles sont encore étudiantes, ce qui les aide à continuer à travailler ensemble même si elles ne sont plus dans la même école. Leur éclatement géographique leur permet d'avoir connaissance de différentes situations pour collecter des témoignages et faire des affiches.

Emmanuel = Dans les discussions avec différents groupes militants > envie de se rassembler pour garder une énergie, même en petits groupes locaux. Carte des bonnes pratiques pour recenser les initiatives qui vont dans le bon sens et voir qui est actif à une échelle locale. Carte numérique d'Isbasta qui a commencé à faire ça et permet de cliquer sur une ville pour voir les initiatives locales.

Emmanuel = Outil intéressant à partager / produire en inter-collectifs.

Loraine = Pour des personnes un peu isolées qui auraient besoin d'outils, ou quand il y a des chartes qui ont été rédigées, les partager permet de faire avancer tout le monde et de faire gagner du temps.

Madeleine = Groupe METAL, Belgique (Mouvement des Étudiant·es Travailleur·euses des Arts en Lutte) > revenir sur ce qui s'est dit sur les questions de discriminations avec un témoignage sur un cas assez grave de discrimination suivi d'une grève étudiante avec lecture publique du témoignage. Un début de charte a été écrit par les étudiant·es. Comment récolter et partager des témoignages liés spécifiquement au travail sans se faire griller dans le milieu ?

Ine = Charte à l'ISAC (Bruxelles) écrite depuis deux ans (en relation avec Engagement Arts). Charte non-applicable mais lue par tous les étudiant·es et les professeur·es. Pas acceptée par l'académie. La parole se libère, mais pas d'action derrière de la part de l'administration ou des académies.

Soline = ESAM de Caen, l'école essaye d'écrire une charte (appelée égalité homme-femme, renommée par les étudiant·es). Mettre en place des référent·es, mais problème de comment former les personnes qui vont réceptionner la parole des témoignant·es. Question non résolue et question informelle de savoir qui pourrait faire cela, personnes de l'administration pensée pour tenir ce rôle, mais ne souhaitent pas le faire pour ne pas être mises en porte-à-faux face aux professeur·es ou aux autres membres de l'administration. Avec le Covid, exemple du Havre où l'école est fermée, parce-que les techniciennes ne veulent pas prendre de risque, donc nécessité de travailler avec elleux.

Alice = Comme Madeleine, fait partie du groupe METAL, vont intervenir au sein de l'INSAS, donc soutien encore possible par les écoles une fois sorti·es.

BTEA Marseille = Dernière tribune de Art Press (en soutien à Claude Lévèque) avec beaucoup de signataires dont un professeur des Beaux-Art de Marseille. Considère que ce professeur s'affiche tout seul dans sa toxicité et se met tout seul devant la scène de l'angoisse.

Emmanuel précise qu'il y a aussi quelqu'un d'Économie Solidaire de l'Art dans cette tribune et que cela pose des questions sur ce que les gens soutiennent vraiment.

BTEA Marseille = La question est qu'est-ce-qu'on fait à partir du moment où un·e professeur·e rend publique sa position dans une tribune ? Est-ce que cela autorise à mener une action qui pourrait mener à une exclusion vis-à-vis des professeur·es qui se sont dénoncé·es elleux-mêmes ?

Émilie = Opportunité à saisir même si c'est très cynique

Les mots de trop = L'exclusion est un processus très long et très compliqué qui demande des preuves. Occasion de faire des actions, mais l'exclusion semble improbable.

Pauline du collectif La Permanence = Suite à l'affaire Claude Lévèque, pense que c'est une occasion pour s'en servir, coordination nationale, journée d'action devant les écoles, musées, centres d'art. Il y a une parole et des corps à mettre en présence et visibiliser. Ça ne peut pas se passer que par tribunes interposées.

Grosse motivation action en réponse à cette tribune.


Conclusion
par Emmanuel de La Buse

Finir sur le fait de refonder le principe des écoles d'art suite au rapport de la Cour des comptes. Rapport intéressant à lire parce qu'il n'irait pas dans le bon sens, il semblerait qu'il préconise d'aller dans le même sens que la transformation des écoles d'art en EPCC dans les années 2010/201, à savoir moins de moyens et un rapprochement du système universitaire. Alors qu'il nous semble qu'il faudrait plutôt se diriger vers l'intégration des étudiant·es dans la prise de décisions (comme la fiche de poste rédigée aux Beaux-Arts de Cergy pour la dernière direction).

Le rapport de la Cour des comptes

Pierre = Veut parler des preuves. Ne pas hésiter à enregistrer pour garder des éléments de preuves. Réponses sur le chat qui disent que ce n'est pas si simple.

Nathan = Problème de harcèlement entre professeur·es à La Cambre avec affaire judiciaire et pourtant les professeur·es sont tous·tes encore là.

Conclusion - suite à réunion

Quelle place peuvent prendre les collectifs militants et/ou syndicats dans les écoles d'art (workshops, interventions, etc.) pour faire de la pédagogie, comme les statuts, le droit d'auteur, les contrats, les abus, etc. ?

Le STAA (syndicat des travailleur·euses artistes-auteur·es) s'interroge sur le fait de prendre contact avec les écoles d'art pour intervenir et faire des présentations techniques, mais aussi à porter auprès des étudiant·es la demande d'une équivalence de l'intermittence et ce que ça engendre comme changement par rapport à la rémunération actuelle.

Comment créer et partager des outils concrets = ateliers d'écriture de lettres / textes / témoignages / self defense, etc... au sein des écoles ?
Comment créer des espaces safe au sein des écoles ?


- Suite à cette réunion, nous aimerions rassembler une liste d'outils pratiques et de ressources (contacts utiles, chartes écrites, expériences concrètes, etc.) à partager et utiliser en cas de situation d'abus

Framapad outils pratiques & ressources / luttes contre les discriminations

La plateforme de La Buse reste également un outil concret à la disposition de tous·tes afin de faire des signalements et déposer des témoignages.

- Ainsi qu'une bibliographie collective et collaborative à partager et peut-être à transmettre aux bibliothèques des écoles d'art, puisque les lacunes dans certains champs sont récurrentes en ce qui concerne la pédagogie de certain·es professeur·es (décolonialisme, féminisme, études de genre, anti-capitalisme...).

Framapad bibliographie pédagogique / luttes contre les discriminations

Un exemple de bibliographie partagée des CyberSistas


Ressources complémentaires :

Réunions inter-écoles :
- CR AG étudiant·es en arts et design (14.01.2021)
- CR réunion antiraciste à Treize (23.01.2021)

LOI n° 2018-703 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
Tous·tes les fonctionnaires français·es doivent recevoir une formation pour prévenir et lutter contre les violences sexistes. Pour le moment seul le ministère de l’Agriculture et de la Culture sont en train de le faire.
À l'ENSAD Nancy, il y a eu une formation il y a quelques semaines en petit groupe d’une dizaine d’enseignants·es : comment identifier des actes, pouvoir classer la gravité de ceux-ci et comment faire remonter les informations ?
Il y a un peu plus d’un an, il y a eu un questionnaire qui a tourné dans les différents services et parmi les étudiant·es. À la fin de la formation, les chiffres de l’ENSAD Nancy ont été donnés en fonction des réponses obtenues grâce au questionnaire.

Livre "Notre Condition" d'Aurélien Catin (membre de La Buse) sur une proposition d'intermittence pour les travailleur·euses de l'art.

Réseau Salariat (association d’éducation populaire qui réunit des travailleuses et des travailleurs de tous horizons proposant l'idée du Salaire à Vie portée par Bernard Friot, sociologue et économiste).