PLATEFORME DE SIGNALEMENT DES PRATIQUES ABUSIVES


Destinée à l’ensemble des travailleur·euse·s de l’art


À l'origine de cette plateforme se situe le constat, fait par de nombreux·euses travailleur·euse·s de l’art, que ce milieu produit et reproduit des dysfonctionnements et des inégalités. L’ensemble des travailleur·euse·s*Artistes, commissaires, critiques, installateur·rice·s, régisseur·euse·s, médiateur·rice·s, enseignant·e·s, graphistes, étudiant·e·s, stagiaires, etc.. ont été confronté·e·s, même indirectement, à des situations abusives : comportement déplacé à caractère sexuel, moral ou managérial, non versement ou rétention de rémunérations (honoraires ou droits d'auteur), retards de paiement, non retour et / ou accaparement d’œuvres, situations de travail dissimulé, stages perpétuels ou faux stages, surcharge de travail, tâches demandées ne respectant pas la fiche de poste, conflits d’intérêts, etc.


Cette plateforme cherche à collecter des informations sur les pratiques du milieu de l’art pour nourrir une réflexion sur la condition des travailleur·euse·s de l'art, ainsi que sur la structure économique du secteur : réflexion autour d’un nouveau statut des artistes, extension du champ du salariat (notamment du côté du régime de l'intermittence), création d’un fond de financement de production et des réseaux de diffusion non lucratifs et / ou non marchands, jonction avec d’autres secteurs ou professions en lutte, etc. L’observation de ces situations permettra ainsi de formuler des propositions concrètes pour une évolution du statut des travailleur·euse·s de l’art, qui pourront être portées politiquement. Enfin, il s’agit de redonner du pouvoir aux travailleur·euse·s de l’art.


EN PRATIQUE


Cette plateforme s’adresse à tou·te·s les travailleur·euse·s de l’art susceptibles d’avoir subi un abus au sein d’une structure artistique (galerie, foire, musée, biennale, centre d’art, Frac, fondation, scène, maison d’édition, école supérieure d’art, école préparatoire, structure associative, etc.).


Elle a pour but de collecter des témoignages qui sont étudiés par un comité de membres du collectif La Buse. Dans le souci d’éviter tout conflit d’intérêts, toute personne membre du comité ayant un lien de proximité personnel ou professionnel avec le ou la plaignant·e et/ou bien avec la structure concernée et ses représentant·e·s se verra remplacée - par voie de dérogation interne - par un autre membre du collectif dans le cas spécifiquement traité.


Le collectif s’engage à préserver l'entière confidentialité des informations auxquelles ce comité a accès. Les témoignages sont consultés exclusivement par le comité en charge et depuis un unique poste de travail, seul habilité à les recevoir. Ce poste de travail est connecté à système unique de collecte via une clé USB, exclusivement destinée à recevoir et archiver les témoignages. Afin d'assurer un maximum de sécurité, les témoignages ne sont jamais dupliqués ni transférés.


Selon les cas, c’est-à-dire selon la gravité des témoignages, le comité peut - en accord avec les témoignant·e·s - faire appel à des aides extérieures (médecine du travail, psychologue du travail, juristes, avocats, La Maison des Lanceurs d’Alertes avec qui La Buse est partenaire) afin d’obtenir un soutien juridique. Le cas échéant, le·la plaignant·e pourra être orienté·e vers le service d'un·e avocat·e compétent·e.


Nous invitons les personnes souhaitant déposer un témoignage à nous envoyer le plus d’éléments probants pour faciliter le travail d’investigation du comité (tout type de documents fournis par l’intéressé·e ou par un·e témoin et pouvant attester d'un échange à caractère abusif, mensonger, nuisible, intimidant : e-mails, courriers, messages sur une boîte vocale, enregistrements, SMS ; ainsi que tout document attestant d'une relation de travail entre les deux parties : contrats, bulletins de paie, décompte manuel des heures, captures d’écran, attestations, évaluations professionnelles, comptes-rendus de réunions, factures, certificats médicaux - si arrêt maladie ou accident de travail). La centralisation des informations permet au comité de mettre en lien les différentes situations abusives au sein d’une même structure et de rendre compte des problèmes systémiques dont la résolution est d’intérêt public.


Cet outil de visibilisation a pour but d'informer les travailleur·euse·s de l'art sur les dysfonctionnements types qu'ils·elles peuvent rencontrer au cours de leur carrière. Il n'a pas pour objectif d'attaquer les institutions ou de leur nuire. Le collectif est conscient que les structures peuvent elles-mêmes être dans des situations de fragilité les empêchant de développer et d’assurer une bonne gestion. Il s'agit d'inciter l’ensemble du champ des arts visuels à questionner et modifier les pratiques qu’ils·elles exercent vis-à-vis des personnes avec qui ils·elles travaillent.


Le collectif est conscient que ces déclarations sont liées à de réelles souffrances. Étant donné l’interdépendance des acteur·rice·s, elles peuvent susciter des craintes de représailles. Le collectif s’engage à préserver l’anonymat des utilisateur·rice·s et la confidentialité de leur témoignage. Cette démarche vise à initier une médiation et à formuler des propositions basées sur un diagnostic de la situation du milieu professionnel artistique en France.


À VENIR


Cette plateforme est une démarche bénévole, produite et administrée par le collectif La Buse. La plateforme se pense comme un projet à long terme qui a pour vocation d’évoluer en fonction des usages et de son impact. Elle pourra inspirer d’autre initiatives et œuvrer pour la création de conditions de travail décentes. À travers la réception de témoignages anonymisés et la proposition d’outils théoriques et pratiques, elle cherche à sensibiliser les travailleur·euse·s concernant leurs droits et à visibiliser les dysfonctionnements du milieu de l’art. À ce titre, cette initiative s’inscrit dans une démarche de défense collective des intérêts des plus précaires face aux abus des plus puissant·e·s.


La Buse travaille actuellement sur plusieurs autres pistes de développement (une poursuite médiatique, un échange avec les structures concernées…). L’évolution et l’orientation de la plateforme dépendra avant tout des résultats de la première phase de son expérimentation. En aucun cas cette mutation ne sera appliquée sans l’aval des personnes ayant déposé un témoignage.


Déposer un témoignage :


Chèr·e·s lecteur·rice·s,

Après 5 mois de fonctionnement, La Buse a décidé de mettre fin à la première phase de réception des témoignages. Cette étape nous a permis de prendre connaissance des implications d'un tel outil dont l'objectif est d'accueillir la parole des victimes d'abus présumés et d'orienter les témoins vers des professionnel⋅le⋅s et des structures compétentes (avocats, juristes, psychologues, syndicats, etc.).

Les signalements que nous avons reçus nécessitent une attention particulière, une disponibilité et un suivi dans le temps. Nous prenons donc la décision de suspendre la réception de nouveaux témoignages afin de prendre le temps de nous occuper de ceux qui ont déjà été déposés et de trouver de nouveaux moyens pour améliorer la qualité de notre engagement. Cette mise à jour prendra la forme d'une réouverture de la plateforme ou de tout autre outil qui nous semblera servir la libération de la parole et la défense des travailleur⋅euse⋅s de l'art.

La Buse est un collectif dont les membres travaillent bénévolement. Dans ce cadre, nous constatons qu'il est difficile de maintenir une activité indépendante de tout pouvoir. D'une certaine manière, nous avons tenté de pallier la passivité des pouvoirs publics dans les domaines qui nous concernent, ce qui demande d’être accompagné·e⋅s par d’autres structures et associations militantes.

Cette première mise en service de la plateforme nous a formé⋅e⋅s à l'écoute et à la défense des travailleur⋅euse⋅s de l'art. En tant que collectif militant produisant du contenu théorique, nous avons beaucoup appris en l’administrant. Cette expérience va nous permettre de développer et de préciser nos propositions politiques. Dans un premier temps, nous publierons un bilan chiffré (nombre de témoignages, critères les plus souvent cochés, etc.) de cette première mise en service de la plateforme.

Merci pour votre confiance et à bientôt,

Le collectif La Buse
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Formulaire

Informations

La structure

Critères

Contrats, prestations

Rémunération

Production

Droit d'auteur·rice

Traitement des œuvres

Conditions de travail

Discriminations

Témoignage

En identifiant les problèmes qui motivent la sélection du ou des critères sélectionnés, nous serons plus à même de pouvoir identifier et traiter votre témoignage. Pour rappel ce témoignage ne sera pas publié.

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Cette plateforme s'engage à ne jamais partager vos données sans consentement écrit explicite.

L’équipe a consulté une aide juridique ainsi qu’un consultant spécialisé en éthique pour la conception de la plateforme.

Cette plateforme est certifiée conforme sans traçage ou partage de données.

Cette plateforme bénéficie du soutien juridique de la Maison des Lanceurs d’Alerte (gestion des dossiers, appui dans les procédures, etc.)